Sur les plus de 21 millions de Français qui ont acheté en ligne en 2008 (
source FEVAD), combien ont pensé à l'impact écologique de leur clic?
L'association n'est pas forcément évidente: quand on pense e-commerce, on pense petit colis, emballages multiples, livraisons longue distance, etc. Comment rivaliser avec le commerce local où l'on va soi-même chercher ses produits?
Or c'est justement ce dernier déplacement qui pénalise le commerce traditionnel, car il entraîne de multiples trajets de la part de chaque consommateur. Avec l'e-commerce par contre, c'est le facteur ou le livreur qui se déplace, en optimisant ses trajets.
Le site
Consoglobe relève également ce point important: la mise en avant des produits en magasin, outre l'occupation d'espace supplémentaire, nécessite des consommations importantes d'électricité et de chauffage (il suffit de voir les magasins qui laissent leurs portes ouvertes avec le chauffage au maximum en plein hiver...).
Alors dans le bilan CO2 final, qui est-ce qui l'emporte? Quelques résultats scientifiques viennent appuyer la thèse de l'e-commerce écologique, même s'il reste sûrement encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine:
- Deux chercheurs américains, Scott Matthews et Chris Hendrickson, ont effectué ce travail il y a quelques années déjà (en 2001), pour le compte de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Ils ont comparé l’achat d’un livre dans une librairie classique et l’achat en ligne. Dans les critères retenus figuraient entre autres: les distances de livraison, les émissions de gaz des véhicules et l’espace commercial. Leur conclusion: dans la majorité des cas, les ventes en ligne sont plus économiques et écologiques que les ventes sur place.
- Consoglobe cite une étude menée par un laboratoire américain, l'Oak Ridge National Laboratory, qui a calculé que les achats de Noël en ligne en 2007 aux USA avaient permis aux acheteurs d’éviter 3 déplacements automobiles et donc le rejet de 492 519 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
- Enfin, l'entreprise suisse Estia a réalisé en 2007 une étude pour le supermarché en ligne Telemarket.fr qui a abouti aux conclusions suivantes:
- chaque commande sur Telemarket a
évité l'émission de 14,7kg de CO2, soit l'équivalent de ce qui est absorbé annuellement par 10m² de forêt.
- l'économie de carburant représente 190 litres de gasoil par an et par client.
Le débat n'est pas tranché de manière définitive et mérite qu'on s'y intéresse de plus près. Mais il paraît clair que l'e-commerce est un modèle d'avenir à plus d'un titre, et l'impact environnemental est un argument encore trop peu utilisé par les grandes enseignes du Net.